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UN MOIS
AUX REMPARTS

Depuis le 4 septembre, la capitale de la France a été mise en état de défense, et les Prussiens, arrivés en toute hâte sous nos murs, ont vu s’y briser leur élan. En quelques jours, les Parisiens ont armé toutes leurs gardes nationales, les gardes mobiles de la Seine et celles accourues des départemens. Ce qui restait de l’armée régulière, plusieurs milliers de marins de la flotte, plusieurs bataillons de francs-tireurs, ont complété cette armée toute républicaine, décidée à opposer à l’envahisseur une résistance désespérée. Paris, calme, résolu, attend sans crainte le moment de la lutte décisive. Comme nous le disait un militaire expérimenté, jamais, depuis le commencement de la guerre, notre position stratégique n’a été meilleure qu’aujourd’hui. Il nous a été permis de suivre les travaux de la défense sur toute la ligne qui entoure Paris, de visiter quelques-uns des forts détachés, d’explorer les environs de la place et de juger de tous les moyens dont elle dispose pour répondre aux attaques des Prussiens ; c’est le résultat de ces excursions, entreprises depuis le commencement du siège, que nous voudrions faire connaître ici, avec la ferme conviction que chacun en tirera un sentiment de réelle confiance dans l’avenir.


I

Il faut remonter aux sièges les plus fameux des temps anciens, à ceux de Rome et de Constantinople, pour voir tant d’hommes