Page:Revue des Deux Mondes - 1871 - tome 91.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Les budgets
du second empire
et le régime financier en france


La France a reçu de l’empire un lourd héritage ; victorieuse ou vaincue, elle ne peut échapper à la terrible liquidation des charges que ses fautes lui ont léguées. Aux ruines qu’elle a subies, aux sacrifices qu’elle a faits, il lui faudra encore ajouter de nouveaux sacrifices pour payer les frais d’une lutte dont on n’entrevoit pas le terme, et pour effacer du sol jusqu’aux dernières traces de l’étranger. Au moment où l’accomplissement de cette tâche va soumettre les finances publiques à un formidable effort, où l’habileté des hommes d’état, aux prises avec une des situations les plus difficiles, devra réunir des ressources immenses pour subvenir à tous les besoins, où enfin doit commencer pour de longues années le régime de l’ordre le plus rigoureux et de l’économie la plus sévère, il semble intéressant d’examiner quelle a été l’administration des finances pendant le règne qui vient de finir, et quel a été le caractère général de cette administration. Comment a-t-elle employé les richesses du pays ? par quels moyens a-t-elle obtenu les sommes considérables jetées dans des entreprises dispendieuses ? quelle marche ont suivie les recettes et les dépenses, et quels sont les résultats définitifs de cette gestion de dix-huit années ? Dans quelle proportion la dette publique et les engagemens du trésor se sont-ils accrus ? Enfin quelle a été la part laissée au pays dans la disposition des deniers publics, et quelles garanties en ont entouré le maniement ? L’examen de ces questions pourra donner une idée générale de l’administration des finances sous le dernier empire, et