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pays : le vautour arian a été rencontré sur les montagnes du nord-ouest, et plusieurs fois on a vu le gypaète dans cette région où l’aigle fauve réside d’une manière permanente. D’autres aigles, parcourant l’Europe, l’Asie et la côte orientale d’Afrique, viennent aux mêmes lieux ; le géant des pygargues (Haliætus pelagicus), propre à l’Asie orientale, a été remarqué, ainsi que des buses déjà observées soit en Sibérie, soit au Japon. Notre autour, de même que notre épervier, n’est pas rare dans les montagnes et journellement il est employé par les Chinois pour chasser le lièvre. Un petit épervier récemment découvert (Micronisus Stevensonii) plus loin que la grande muraille vole en grandes troupes à la poursuite des sauterelles, dont il.se nourrit. Un milan, d’abord signalé au Japon (Milvus melanotis), est très commun dans les environs de Pékin, et continuellement on le voit planer au-dessus de la grande ville.

Parmi les oiseaux du groupe des gros-becs qui traversent le Pe-tche-li au printemps et à l’automne, il y a bon nombre d’espèces de bruans et de bouvreuils, la plupart déjà observés en Sibérie par le célèbre naturaliste Pallas, qui visita ce pays au commencement du siècle ; il y a encore notre tarin, le verdier de Chine qu’on voit à Macao, plusieurs espèces qu’on n’avait pas signalées jusqu’à présent. Dans les villes et les villages, on rencontre un moineau presque semblable à notre friquet ; il remplace le moineau ordinaire qui n’existe pas en Chine. L’alouette huppée est sédentaire dans la contrée, l’alouette des champs y arrive en automne pour repartir au mois d’avril, et l’alouette des Alpes paraît au moment des grands froids.

Plusieurs gentils oiseaux du groupe des mésanges se montrent dans le Pe-tche-li, et l’un d’eux qu’on avait découvert au Kamtschatka (Pœcilia kamtschakensis) est sédentaire aux environs de Pékin. Les fauvettes de la Sibérie fréquentent également le nord de la Chine, ainsi que nos bergeronnettes et notre traquet qui va jusque dans l’Inde. Des roitelets et des pouillots passent dans le pays, et l’un d’eux qu’on ne connaissait pas jusqu’à présent (Abrornis Armandii) niche dans les hautes montagnes de la Mongolie[1]. L’étourneau cendré fait son nid sur les grands arbres dans des trous, et dès le mois de juillet il part en troupes nombreuses se dirigeant vers l’ouest ; puis viennent des gobe-mouches qu’on trouve dans la Sibérie ou dans l’Inde, ainsi que plusieurs sortes de merles, et le loriot des provinces méridionales de la Chine. Ce dernier niche sur tous les grands arbres de la plaine. Les jaseurs de Bohême passent par grandes bandes au commencement de l’hiver ; très confians, ils se laissent prendre avec une extrême facilité, et les Chinois, qui les

  1. Il a été décrit par M. Milne Edwards.