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LA
PHILOSOPHIE DE LEIBNITZ
ET LA
SCIENCE CONTEMPORAINE


Mémoires récens de MM. Clausius, Helmoltz, Hiro, Tyndall, Berthelot, Würtz, Graham, Charles Robin, Claude Bernard.

Aujourd’hui que la science fournit des clartés inattendues pour la solution des problèmes à la fois les plus délicats et les plus élevés de la philosophie naturelle, les grands systèmes de métaphysique deviennent l’objet d’une intéressante révision. Oubliés ou méprisés par une science exclusivement expérimentale, abandonnés aux conventions d’une critique immobile, ces systèmes n’avaient plus que la valeur de documens d’érudition. Soumis à un examen nouveau, à une exégèse pénétrante, ils font voir maintenant des parties dignes de l’attention du savant, qui y trouve des conclusions toutes formulées pour ses expériences, plus compréhensives qu’autrefois. Un mouvement de ce genre se prononce à l’heure qu’il est en faveur de la philosophie de Leibniz. Sous l’incubation de la science moderne, les germes enfouis de cette philosophie s’étaient lentement développés, et les voici qui éclosent avec une remarquable vitalité. La conception du penseur de Hanovre sur les principes des âmes et des corps apparaissant décidément comme la plus vraisemblable et la plus plausible ; on est contraint de renoncer au sentiment traditionnel qu’on a eu de ces choses, et on en adopte un