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éventualités ne peuvent avoir dégagée, et qui subsiste malgré la convention indiquée ci-dessus, et j’espère que, pour le 19 mars à 11 heures du matin, les sommes dues seront payées ;… sinon l’exécution recommencera contre les débiteurs personnels et de la façon la plus rigoureuse : il est évident que cette mesure entraînera des arrestations. »

En même temps, il menaçait la ville de faire valoir contre elle une créance de 900,000 francs, montant d’on ne sait quelles réquisitions en nature qui n’auraient pas été payées. Les mêmes faits se reproduisaient partout, jusque dans les plus petits bourgs et villages de la Lorraine. Enfin la fameuse convention de Rouen, annulée d’abord par M. de Fabrice, remise ensuite en vigueur, transporta au gouvernement français la dette que la ville de Nancy avait encore trouvé moyen de ne pas acquitter.

Le 28 mars, M. le gouverneur-général de Lorraine et M. le commissaire civil se démirent de leurs fonctions. Les pouvoirs militaires passaient au général d’infanterie von Zastrow ; les préfets prussiens restaient en fonctions en attendant les préfets français que le gouvernement de Versailles ne se pressait pas de nommer ; enfin à la même date paraissait le soixante-deuxième et dernier numéro du fameux Moniteur prussien. En annonçant la conclusion des préliminaires, le rédacteur de la triste feuille de Nancy, pris d’un étrange accès de tendresse, convie les deux peuples de France et d’Allemagne à se donner la main !

Alfred Rambaud.