Jacob Grimm en sa Mythologie allemande retrouve jusque dans la Germanie de Tacite le germe du protestantisme. Si la réforme a eu lieu précisément en Allemagne, ç’a été, non pas un effet du hasard, mais le résultat d’une nécessité historique. La grande révolution religieuse des temps modernes s’est surtout propagée chez les trois familles teutoniques, les Germains, les Scandinaves et les Anglo-Saxons ; le culte romain, chassé de l’Allemagne du nord, n’a pas plus persisté en Suède et en Norvège que dans la patrie de Wiclef. La France elle-même, un peu plus pénétrée d’élémens germaniques que les autres nations néo-latines, un peu plus ouverte que l’Italie et l’Espagne au souffle vivifiant de la foi nouvelle, a dû pourtant céder à l’invincible instinct qui, de siècle en siècle, la porte toujours davantage vers les pays du midi. Quand l’illustre philologue expliquait ainsi, par l’identité originelle des langues et des mythes : d’un groupe ethnique déterminé, cette inclination générale vers une certaine forme religieuse, il nous montrait à quel mode