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Page:Revue des Deux Mondes - 1871 - tome 96.djvu/385

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LA NOUVELLE
POLITIQUE RUSSE

I. Aperçu sur la question d’Orient, par le général Rostislar Fadéef ; 1869. — II. Général Fadejef, Russlands Krieysmacht und Kriegspolitik ; uebers, von J. Eckardt, 1870. — III. J. Eckardt, Russland’s landliche Zustände — IV. E. Kattner, Preussen’s Beruf im Osten. — V. Livländische Beiträge, von Bock. — VI. Lettre à l’empereur Alexandre II, par un Slave ; Bruxelles 1871. — VII. Foreign Armies and home reserves, by capt. C. B. Brackenburg, R. A. 1871.

Sur tout ce qui concerne la Russie, nous ne savons rien de précis. La raison en est simple : la Russie ne se connaît pas elle-même. Dans un pays où nul ne peut dire nettement ni ce qu’il pense, ni ce qu’il voit, où les investigations de la statistique commencent à peine, tout est enseveli, sinon dans les ténèbres, au moins dans le demi-jour. On entrevoit, on devine, on ne sait pas. C’est une des grandes forces de la Prusse de se bien connaître et de connaître aussi les autres pays mieux qu’eux-mêmes. Elle y est arrivée par l’application assidue, minutieuse de l’esprit d’observation scientifique aux phénomènes de la vie sociale, c’est-à-dire par l’étude de la géographie physique, ethnographique, économique et militaire. Pour ne citer qu’un exemple, M. Meitzen publie en ce moment, avec le concours du bureau royal de statistique, un ouvrage sur les conditions agraires des provinces prussiennes qui, par la multitude et la précision des détails, ressemble à la photographie la plus exacte qu’on puisse concevoir, et qui est le résumé d’une immense quantité de faits notés et contrôlés avec un soin extrême. Pour la Russie, il n’existe rien de pareil. Nous ne pouvons donc point juger de sa force réelle, ni apprécier quel poids elle apporte dans la balance