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Page:Revue des Deux Mondes - 1871 - tome 96.djvu/846

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munal, recettes et dépenses, la fixation et la répartition de l’impôt, la direction des services locaux, l’organisation de la magistrature, de la police intérieure et de l’enseignement, l’administration des biens appartenant à la commune. — Le choix par l’élection ou le concours, — avec la responsabilité et le droit permanent de contrôle et de révocation, — des magistrats ou fonctionnaires communaux de tous ordres. — La garantie absolue de la liberté individuelle, de la liberté de conscience et de la liberté du travail. — L’intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la libre manifestation de leurs idées, la libre défense de leurs intérêts, garanties données à ces manifestations par la commune, seule chargée de surveiller et d’assurer le libre et juste exercice du droit de réunion et de publicité. — L’organisation de la défense urbaine et de la garde nationale, qui élit ses chefs et veille seule au maintien de l’ordre dans la cité.

« Paris ne veut rien de plus à titre de garanties locales, à condition, bien entendu, de retrouver dans la grande administration centrale, délégation des communes fédérées, la réalisation et la pratique des mêmes principes.

« Mais, à la faveur de son autonomie et profitant de sa liberté d’action, Paris se réserve d’opérer comme il l’entendra, chez lui, les réformes administratives et économiques que réclame sa population, de créer des institutions propres à développer et à propager l’instruction, la production, l’échange et le crédit, à universaliser le pouvoir et la propriété suivant les nécessités du moment, le vœu des intéressés et les données fournies par l’expérience.

« ….. La révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des privilèges, des monopoles, auxquels le prolétariat doit son servage, la patrie ses malheurs et ses désastres.

« …… C’est à la France à désarmer Versailles par la manifestation solennelle de son irrésistible volonté. Appelée à bénéficier de nos conquêtes, qu’elle se déclare solidaire de nos efforts, qu’elle soit notre alliée dans ce combat qui ne peut finir que par le triomphe de l’idée communale ou par la ruine de Paris.

« Quant à nous, citoyens de Paris, nous avons la mission d’accomplir la révolution moderne la plus large et la plus féconde de celles qui ont illuminé l’histoire. »


Il y a de tout dans ce prospectus, qui a été sans doute élaboré et discuté comme un papier d’état. Le trait saillant, c’est la description de la commune, de la commune autonome, selon la for-