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grandes feuilles, portant des fleurs d’un rouge vif, qui ont fait l’admiration de plus d’un voyageur[1] ; les tadamiers ou terminalias d’espèces nombreuses se reconnaissent de loin aux rameaux groupés vers le sommet. Un arbrisseau qu’on remarque à cause de son beau feuillage, le salacia calypso, est aussi d’un type qui a des représentans en différentes parties du monde[2] ; ses fruits, très estimés, paraissent dès les premiers jours de l’été, circonstance exprimée d’une façon poétique par les Malgaches : sur la Grande-Terre, ce sont les fruits du soleil. Dans ce pays comblé des faveurs de la nature, il y a les vanguiers qui portent des quantités de fruits gros comme des pommes et bons à manger[3].

On parle souvent à Bourbon, à Maurice ainsi qu’à Madagascar, de bois rouge, de bois d’olive ou de bois de cadoque ; l’arbre qui le fournit, l’éléodendron oriental, existe également dans l’Inde ; nous ignorons s’il croît naturellement, ou s’il a été introduit dans la grande île africaine[4]. Les voyageurs énumérant les essences les plus recherchées des forêts de la côte orientale citent les copaliers, les intsis, les nattiers, les ébéniers, et plusieurs autres qu’il est difficile de reconnaître avec certitude. Les copaliers abondent surtout vers le nord-est ; arbres du même groupe que les acacias, ils ont un bois assez estimé, et, comme ils fournissent de la gomme copale, on y attache un grand prix[5]. Les intsis et les nattiers acquièrent des dimensions considérables, et sont employées pour les constructions[6]. On ne saurait oublier l’harami, dont on tire de la résine[7], ni l’ambora, le bois tambour des colons, arbre qui croît, à Madagascar comme à Maurice, dans les forêts humides ; ses fleurs poussent en grappes sur le tronc et à l’origine des branches[8].

Au XVIIe siècle, ou apporta en Hollande un magnifique arbuste épineux d.js îles de la Sonde, la poinciane brillante ; ses fleurs grandes, d’un rouge orangé, bordées de jaune, portées sur de longs pédicules et réunies de manière à former des grappes splendides, étaient toujours citées comme une des merveilles du règne végétal ; près de Foulepointe, une espèce du même genre, ayant des fleurs plus grandes, plus belles, plus extraordinaires encore, a été décou-

  1. Pœvrea coccinea. De Candolle, figuré au Botanical Magazine, pl. 2402. Il a été quelquefois appelé en français chigommier, du nom malgache chigouma.
  2. Salacia calypso. De Candolle, de la famille des hippocratacées.
  3. Vanguieria edulis, de la famille des rubiacées-cofféacées.
  4. Elœodendron orientale, de la famille des célastrinées ; — d’autres espèces décrites par M. Tulasne paraissent n’avoir été observées qu’à Madagascar.
  5. Hymenœa verrucosa, de la famille des légumineuses-papilionacées.
  6. Intsia madagascariensis. De Candolle, de la famille des papilionacées ; — nattiers, espèces du genre du genre Mimusops, de la famille des sapotacées.
  7. Canarium harami, Bojer, de la famille des burséracées.
  8. Ambora tambourissa, de la famille des monimiacées.