I.
LA PREMIÈRE ARMÉE DE LA LOIRE.
Une nation qui depuis César a passé pour la race la plus guerrière du monde, qui a grandi dans les combats et par les combats au point d’exciter l’envie ou les ombrages des autres peuples en s’enivrant elle-même de ses propres succès, cette nation, une fois de plus descendue dans l’arène, se sent tout à coup frappée dans sa puissance et dans son orgueil. À peine a-t-elle le temps de se reconnaître dans cette carrière de foudroyantes déceptions où elle est lancée à l’improviste. Elle se croyait invincible, elle est vaincue presque avant d’être entrée en campagne. Elle se fiait avec une sorte de superstition à son vieux prestige, à la puissance de son organisation militaire, à l’habileté entraînante et hardie de ses généraux, et en un clin d’œil elle voit son organisation militaire