élargi comme banque de dépôts à Paris et dans les départemens. Le Crédit lyonnais est une institution provinciale qui est venue utiliser sur la place de Paris, où le capital trouve toujours emploi, les ressources de Lyon, où l’argent abonde toujours, et qui a conquis bien vite une situation supérieure à son nom.
La Banque de Paris et des Pays-Bas a été formée au commencement même de cette année des deux sociétés de la Banque des Pays-Bas et de la Banque de Paris. La première avait son siège nominal à Amsterdam et sa direction véritable à Paris, avec succursales à Genève, Bruxelles et Anvers. Grâce à l’initiative de ses fondateurs belges et allemands, après moins de dix années d’existence elle était très prospère ; quand elle s’est liquidée, les actions de 500 fr., toutes versées, entrèrent pour pareille somme dans la nouvelle société et touchèrent un remboursement de 210 fr. La Banque de Paris était une institution unique jusqu’alors, avec des commanditaires possesseurs de parts de 10,000 fr. non transférables sans l’aveu du conseil d’administration, ne recevant pas de dépôts, n’ouvrant guère de crédit, ne publiant pas de comptes-rendus, constituant un syndicat ou une réunion de financiers habiles, prêteurs ordinaires des états qui paient de gros intérêts. Elle fut fondée au capital nominal de 25 millions, dont le quart seulement fut versé, ce qui n’empêcha point les administrateurs, grâce à leur nom et à leurs propres ressources, de traiter de puissance à puissance avec les gouvernemens étrangers. Elle a été, elle est encore la caisse qui fournit aux besoins du trésor espagnol dans des proportions considérables, les actionnaires savent avec quel fruit. Le nom de MM. A. Delahante et Edmond Joubert est attaché à la Banque de Paris, comme celui de MM. Bamberger et Bischofsheim à la Banque des Pays-Bas. Dans la réunion des deux sociétés en une seule, on a vu figurer parmi les nouveaux administrateurs un représentant de la maison Stern frères, qui occupe un rang si élevé en France, en Angleterre et à Francfort.
La Banque de Paris et des Pays-Bas, qui s’est constituée au capital de 125 millions. de francs en actions au porteur de 1,000 fr., dont la moitié est versée, n’a pas abandonné les erremens de la Banque de Paris. Elle ne reçoit pas de dépôts, n’ouvre pas de crédits, et n’a que des correspondans en compte. C’est surtout une association financière pour l’émission des emprunts d’états et des valeurs négociables à la Bourse. Le groupe des hommes qui la dirigent se recommande par son habile appréciation des forces ou des défaillances des grands marchés européens. On peut dire que c’est un établissement international où l’élément allemand n’est pas le moins fort, utile combinaison certes à l’époque où nous sommes ; dans les deux emprunts nécessités pour le paiement de notre rançon