Et si la porte vous est fermée ?…
Je resterai sous la fenêtre. Je coucherai dans le jardin, sous un arbre.
Je suis sauvée ! vous vous enrhumerez !
Je tousserai à vous empêcher de dormir. Vous m’enverrez de la tisane !
Vous refuserez de la boire ?
Au contraire. Je la boirai.
Et alors ?
Alors vous aurez pitié de moi, vous me recevrez.
Et puis après ?
Je reviendrai.
Je me laisserai compromettre ?
Non ! vous fuirez, mais je vous suivrai partout. Partout vous me trouverez pour ouvrir la voiture et vous offrir la main.
C’est bien connu, tout ça.
Tout est connu. Je n’ai rien découvert de neuf, il n’y a rien de mieux que les choses qui réussissent toujours.
Alors c’est cela, c’est bien cela qui s’appelle compromettre une femme ?
Pas du tout ! Compromettre une femme, c’est se servir des apparences qu’on a fait naître pour la calomnier ou la laisser calomnier. Je ne calomnie pas, moi. Je suis homme du monde et gentilhomme. Je dirai à toute la terre que je fais des folies pour vous en pure perte, ce qui sera vrai jusqu’au jour où vous en ferez pour moi.
Et pourquoi en ferai-je ?