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Ce ne sera ni le premier ni le plus grand service que M. Guizot aura rendu à son pays; ce sera le digne complément de sa laborieuse vie, de sa vie d’homme d’état non moins que d’historien, car c’est bien encore de la politique, et de la bonne, que ces véridiques et judicieux récits. Semer des idées justes, des données vraies, sur notre histoire nationale, c’est, nous aimons à le redire, préparer à coup sûr l’apaisement de nos querelles, la solution de nos problèmes, le triomphe de l’ordre et du droit.


L. VITET.


LES LIVRES D’ÉTRENNES.

Bibliothèque du Magasin d’éducation et de récréation. J. Hetzel. — La morale familière, récits de MM. P.-J. Stahl, J. Verne, J. Macé, E. Muller, etc. — Histoire du ciel, par M. Camille Flammarion. — Livres pour l’enfance.


Voici le jour des étrennes. Quel embarras c’était autrefois! On avait bien vite épuisé le catalogue des livres qui pouvaient être donnés à la jeunesse et à l’enfance; ce genre de littérature existait à peine. Il y avait là pourtant une mine féconde à exploiter, et le succès le plus légitime était réservé aux auteurs intelligens qui sauraient la découvrir. Ces auteurs se sont rencontrés. Aujourd’hui toutes les grandes librairies tiennent à honneur d’ajouter à leur catalogue une série d’ouvrages destinés à la jeunesse, et devant cette masse de livres, illustrés et dorés qui s’amoncelle chaque année à l’époque des étrennes, on n’a plus que l’embarras du choix.

Il n’est rien de si difficile que d’écrire pour de jeunes lecteurs, et même pour les enfans. Tous les sujets ne conviennent pas. Il faut éviter les sujets trop graves, qui risqueraient de n’être pas compris, et s’abstenir avec le même soin de la fausse simplicité, qui, sous prétexte de se mettre à la portée du premier âge, n’aboutit qu’à des œuvres tout à fait puériles. De même pour le style; il doit être d’une correction irréprochable et conserver, dans la ligne droite, l’allure tempérés qui n’exclut ni l’élévation ni la finesse. Comment ne point parler des gravures qui, selon l’expression consacrée, illustrent le texte, et qui ont une si grande part dans le succès de ce genre d’écrits? L’œuvre commune exige, de la part de l’éditeur, de l’écrivain et de l’artiste, des qualités d’intelligence et de goût, et surtout un sentiment très vif de ce qui doit plaire aux jeunes esprits, les intéresser et les instruire.