position qu’il occupait. Diverses sultanies s’établirent en Perse, en Syrie et en Asie-Mineure. Les sultans de Roum, dont Koniéh était la capitale, devinrent célèbres en Europe par leur résistance aux armées des croisés.
L’histoire des anciens états turcs donne fort à penser sur l’avenir réservé à cette famille de la race finno-mongole. On trouve chez les Turcs un élan à la fois religieux et guerrier, indispensable aux peuples conquérans. Les chefs, aussi nécessaires que les vaillans soldats aux peuples qui veulent se jeter dans la vie hasardeuse des conquêtes, ne leur font pas défaut. Parmi ces chefs, quelques-uns ont des salons et un caractère qui ne manque pas de noblesse ; mais, une fois la fougue belliqueuse qui les avait lancés en avant complètement épuisée, ils subissent très rapidement cette action, à la fois irrésistible et funeste, des institutions despotiques, qui énerve les caractères et sape sourdement, mais sûrement, les bases des empires. Rien chez les Turcs qui ressemble aux inébranlables créations de la race aryenne, à cette imposante constitution aristocratique de l’Inde, qui se perd dans la nuit des temps, et qui a enfanté une civilisation digne pour sa fécondité dans l’ordre intellectuel d’être mise au rang des plus glorieuses. La prospérité si prompte des Ottomans et leur rapide décadence, le peu de résistance que le Turkestan oppose maintenant à la conquête, ne font que confirmer ces considérations.
Un vassal d’Alaeddin, sultan seldjoucide, Ertogroul, fut le créateur d’un empire qui, né à la fin du moyen âge, remplit trois siècles de l’histoire moderne. Ertogroul jeta les bases de l’édifice qui devait couvrir un jour de ses immenses débris l’Europe, l’Asie et l’Afrique ; il constitua la puissance qui devait faire oublier les états turcs antérieurs et assurer dans tant de magnifiques contrées la domination de la race finno-mongole. Le manque seul d’unité dans la politique et dans la guerre avait retardé une catastrophe que rien ne semblait pouvoir empêcher. Dès que les Togroul et les Melekshah trouvaient dans les sultans ottomans des héritiers capables de poursuivre leurs projets, le résultat de la lutte pouvait être regardé comme certain. Évidemment l’Asie tendait de plus en plus à se débarrasser du christianisme, qui n’y a jamais jeté de racines profondes. Après la mort de son fondateur, les Sémites juifs l’ont repoussé, les Sémites arabes lui ont préféré l’islamisme. Les Finno-Mongols ne lui étaient pas plus favorables. Les tendances sociales de la foi chrétienne, conformes aux penchans des Aryens de l’Europe, sont restées souverainement antipathiques aux Asiatiques comme aux Africains. Sans parler de ses conquêtes en Chine, l’islamisme continue d’avancer en Afrique, tandis que le christianisme