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LE PROBLEME
DES CAUSES FINALES
ET LA PHYSIOLOGIE CONTEMPORAINE

L’INDUSTRIE DE L’HOMME ET L’INDUSTRIE DE LA NATURE.

I. Harmonies providentielles, par M. Ch. Lévêque. — II. Leçons sur les propriétés des tissus vivans, par M. Claude Bernard. — III. De l’appropriation des parties organiques à des actes déterminés, par M. Charles Robin.

Voilà bien des siècles que l’on prouve l’existence de Dieu par les merveilles de la nature ou, comme s’expriment les philosophes, par les causes finales. Fénelon a développé cette preuve avec éloquence dans un livre célèbre ; Cicéron l’avait exposée avant lui et presque dans les mêmes termes ; plus anciennement encore Socrate, nous le savons par Xénophon, avait fourni le premier texte que Cicéron et Fénelon ont développé, et, s’il paraît être le premier philosophe qui ait employé cet argument, il est vraisemblable que le bon sens populaire l’avait devancé. Dans les temps modernes, nombre de philosophes et de savans se sont appliqués à l’étude des causes finales[1]. Cette étude même a donné naissance à toute une science, la théologie physique, laquelle, en Angleterre, en Allemagne, en Hollande, en Suisse, a produit des ouvrages innombrables, aussi instructifs qu’intéressans. Les esprits les plus libres et les plus

  1. Cause finale, dans la langue scolastique, signifie but. La preuve des causes finales consiste à dire qu’il y a dans la nature des buts et des moyens appropriés à ces buts : ce qui implique prévision et sagesse. A l’œuvre, on connaît l’ouvrier.