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LES
MISSIONS EXTÉRIEURES
DE LA MARINE

III.

LA STATION DU LEVANT[1].


V

IBRAHIM-PACHA.

I.

Le 13 mars 1822, le gouvernement de Corinthe, par une déclaration solennelle, avait mis en état de blocus les côtes de l’empire ottoman. « La nation grecque, disait-il, combat de son propre mouvement contre la tyrannie ; ses prétentions sont incontestables. Selon le droit des gens admis par l’Europe, elle met en état de blocus toutes les côtes possédées depuis longues années par l’ennemi, tant dans l’Épire que dans le Péloponèse, l’Eubée et la Thessalie, d’Épidaure jusqu’à Salonique, les ports des îles de la mer Égée, des Sporades et de la Crète. En conséquence, tous les navires, quel que puisse être leur pavillon, qui entreraient dans lesdits ports après avoir été informés du présent décret par les amiraux ou capitaines grecs seront de bonne prise, et on en disposera selon les lois en vigueur. » L’Angleterre trouva cette déclaration légitime ; c’étaient ses propres doctrines en matière de police navale que la Grèce

  1. Voyez la Revue du 15 décembre 1872, du 15 janvier, du 15 février et du 15 mars 1873.