Dans une de nos précédentes études[1], nous avons parlé du service des eaux et raconté par suite de quels efforts Paris était régulièrement pourvu d’eau potable. Cette eau, qui est un puissant instrument de salubrité lorsqu’elle nous arrive, devient au contraire, après avoir servi aux usages publics et particuliers, un élément dangereux, plein de germes morbides qu’il faut savoir éliminer au plus vite et rejeter loin de la ville, sous peine d’être envahi par des maladies épidémiques. La masse d’eau qui se répand sur la surface des 7,800 hectares qui sont enclos par les fortifications est énorme. En prenant des moyennes, on voit que l’eau distribuée à Paris en vingt-quatre heures représente 218,000 mètres cubes, et que la pluie tombée dans le même espace de temps équivaut à 106,000, ce qui fait 324,000 mètres cubes par jour, — un peu plus de 118 milliards de litres chaque année! Cette eau, contaminée par le contact avec nos rues, avec les toits couverts de poussière, avec nos murailles vêtues d’efflorescences de mauvais aloi, souillée, infectée dans les cuisines, les écuries et ailleurs, a perdu environ 20 pour 100 de la masse totale par évaporation ou par absorption; mais il reste encore 262,000 mètres cubes quotidiens dont il est nécessaire de nous débarrasser. Par les gouttières, par les éviers, par les conduites verticales dressées le long des maisons, elle a glissé dans les gargouilles aboutissant à la chaussée, elle coule dans les ruisseaux, qui la mènent à une ouverture placée sous le cadre des trottoirs; par une pente rapide, elle s’y précipite et tombe dans un immense, un admirable réseau
- ↑ Voyez la Revue du 15 mai 1873.