LE SENS DU BEAU
CHEZ LES BÊTES
LE DARWINISME PSYCHOLOGIQUE ET LA PSYCHOLOGIE COMPARÉE.
Sans s’inquiéter des étonnemens qu’il provoque et des colères qu’il soulève, le darwinisme poursuit sa carrière avec une inaltérable sérénité. Aidé presque autant par les maladresses de quelques-uns de ses adversaires que par le zèle de ses amis, il cède naturellement aux souffles heureux qui le poussent. Ceux qui l’observent d’un œil attentif peuvent constater que depuis cinq années il a fait un pas considérable et décisif dans des voies que précédemment il avait entrevues, mais non tentées. A ses débuts, il s’était enfermé, ou peu s’en faut, dans les limites des sciences naturelles : c’était à la géologie, à l’anatomie, à la physiologie, qu’il demandait les preuves de ses affirmations. M. Charles Darwin pensait, il est vrai, que le livre sur l’Origine des espèces pourrait jeter du jour sur la descendance zoologique de l’homme ; toutefois il n’abordait pas encore de front ce redoutable problème. Bientôt, entraîné par le courant de ses propres étudies, excité aussi par l’intrépidité