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ASSOCIATION FRANCAISE
POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES

CONGRES SCIENTIFIQUE DE LYON.

Si la culture des sciences est à toutes les époques un avantage immense et même une indispensable condition de prospérité pour les pays bien portans, elle devient à de certaines heures une impérieuse nécessité, une chance de salut pour ceux qui sont malades. C’est une heureuse fortune pour nous assurément d’être redevenus maîtres de notre sol, mais la libération du territoire ne suffit pas. Il faut songer aussi à la libération de l’esprit public, occupé par tant de funestes chimères, esclave de tant d’instincts détestables, entretenus par l’ignorance encore plus que par la passion, et qui provoquent des folies de tout genre alternant avec de pernicieuses langueurs. Telles sont probablement les réflexions qui ont suggéré à la fin de l’année 1871 à plusieurs de nos savans la pensée de fonder l’Association française pour l’avancement des sciences. Deux de ces savans, Combes et Delaunay, moururent au milieu des démarches qu’ils avaient entreprises pour la constituer. MM. Wurtz, Claude Bernard, de Quatrefages, d’Eichtal, Broca et quelques autres confidens de ces premières tentatives les continuèrent bientôt avec un zèle ardent. Grâce à leurs efforts, l’association fut définitivement constituée le 22 avril 1872, et tint dès le mois de septembre suivant à Bordeaux, sous la présidence de M. de Quatrefages, une première session dont le succès fut du meilleur augure pour l’avenir. Le congrès de Bordeaux ne procura pas seulement aux savans réunis dans cette ville l’occasion d’écouter un grand nombre de communications sur les questions scientifiques les plus diverses, il établit des relations entre ces hommes qui ne se connaissaient guère et que les circonstances n’avaient jamais rassemblés. Le public bordelais