Page:Revue des Deux Mondes - 1873 - tome 107.djvu/727

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L'EGLISE ET L'ETAT
EN AMERIQUE

I. R. H. Tylor, American Ecclesiastical law, Albany 1866. — II. Edward Buck, Massachusetts Ecclesiastical law, Boston 1866. — III. G. Ruttimann, Kirche und Staat in Nordarika, Zurich 1871. — IV. G. P. Thompson, Kirche und Staat in den Vereinigten Staaten von Amerika, Berlin 1873.

Il est certaines idées qui, une fois entrées dans le monde, agitent les esprits à la façon d’un ferment jusqu’à ce qu’elles aient triomphé des préjugés qu’on leur oppose, et renouvelé la face de la société. La liberté religieuse est une de ces vérités qui font leur chemin à travers tous les obstacles. Au XVIIe siècle, elle s’est présentée timidement sous le nom de tolérance ; au XVIIIe, elle s’est appelée liberté de conscience, aujourd’hui, elle se nommé séparation de l’église et de l’état. Sous ces titres divers, ceux qui l’ont défendue, ont toujours poursuivi un même but : affranchir les consciences et séculariser l’état. Pour justifier le nouveau pas que la liberté religieuse fait de nos jours, les raisons ne manquent point. Alexandre Vinet a été l’apôtre de cette cause excellente ; mais pour les gens que la théorie effraie et qui redoutent l’inconnu, peut-être n’y a-t-il pas de démonstration qui vaille l’exemple d’un grand pays : on marche plus sûrement par un chemin où des millions d’hommes ont trouvé la paix et la prospérité. C’est ce qui nous fait croire qu’on ne lira pas sans intérêt un exposé de la condition religieuse des États-Unis ; on y verra que par la séparation dés deux puissances l’état a beaucoup gagné, et que l’église n’a rien perdu.