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L’ADMINISTRATION FRANÇAISE
AVANT LA RÉVOLUTION DE 1789

Troisième partie[1].

LA LUTTE DU POUVOIR ROYAL ET DES JURIDICTIONS.


I.

De la juridiction des grands-officiers de la cour était sortie la haute administration du royaume ; c’est également une juridiction domestique du palais qui donna naissance à l’institution par laquelle devait être transformé le gouvernement des provinces et achevée dans l’état l’œuvre de la centralisation. Les intendans, qui eurent cette mission, sont issus des maîtres des requêtes, et ces derniers fonctionnaires tirent leur origine de la justice privée de nos rois.

Sous les Capétiens, quand le grand-maître d’hôtel conservait encore à la cour une partie des attributions judiciaires exercées antérieurement par le comte du palais, puis par le grand-sénéchal, ensuite par le bailli du palais, le ressort de sa juridiction embrassait toutes les causes des gens de la maison royale. Il connaissait sans appel des crimes et délits dont les serviteurs du prince venaient à se rendre coupables, et statuait sur les différends qui s’élevaient entre eux. Il était aussi le juge des marchands qui avaient la fourniture du palais ; mais sa dignité était trop élevée pour qu’il prît lui-même le soin de prononcer dans des causes souvent minimes et

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 octobre.