LA
GUERRE DE FRANCE
— 1870 – 1871 —
I.
L’empire et l’invasion[1].
Non certes, on n’a pas besoin de nous le rappeler, la France n’a point été plus que d’autres nations à l’abri de la défaite, et ce serait de sa part un inutile orgueil de se révolter contre son malheur, comme si elle avait pu prétendre au privilége de n’être jamais vaincue. Si les désastres qu’elle a essuyés lui ont paru plus poignans et ont ressemblé pour elle à une surprise, c’est parce qu’elle a été conduite dans l’arène sanglante les yeux fermés, abusée jusqu’à la dernière heure. Au moment où tout se précipitait, où le maréchal Lebœuf, interrogé à son tour, assurait sans la moindre hésitation qu’on était absolument prêt, cette confiance du chef de l’armée venant après les impatiences de la diplomatie cachait une illusion plus grande
- ↑ Voyez la Revue du 1er janvier.