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L’EXPOSITION D’HORTICULTURE
ET LE
CONGRÈS BOTANIQUE DE FLORENCE

Du 11 au 25 mai 1874, Florence, la cité des fleurs, s’est trouvée doublement en fête : une exposition internationale d’horticulture y réunissait pour le plaisir des yeux les formes pittoresques ou brillantes de la végétation de tous les climats, un congrès botanique y rassemblait en de savantes conférences des naturalistes de toute nation, heureux d’affirmer, à l’encontre des tristes divisions de la politique, le caractère pacifique, universel et vraiment humain de la science. Un compte-rendu technique de ces deux choses, exposition et congrès, serait déplacé ici ; mais peut-être sera-t-il permis d’en esquisser la physionomie générale et de montrer à cette occasion comment l’esprit d’association anime de plus en plus le monde, tout en laissant à chaque peuple son originalité propre qui lui fait marquer de son génie les imitations de l’étranger. Longtemps institutrice de l’Europe dans les arts et les sciences, puis endormie dans l’énervante langueur du plaisir et de la servitude, l’Italie, aujourd’hui vivante et libre, reprend avec l’entrain d’une seconde renaissance sa place légitime dans ce mouvement général du monde moderne que désigne le mot vague de progrès.

Héritier des traditions et de la civilisation antique, déjà riche et raffiné alors que l’Europe féodale demeurait presque barbare, ce beau pays devait naturellement voir le réveil de la culture des fleurs et de l’étude scientifique des plantes. Padoue et Pise eurent, dès le milieu du XVIe siècle, les premiers jardins de simples, c’est-à-dire des espèces médicinales que l’on cherchait, tant bien que