Un pays peu connu assurément, c’est la Sicile ; quelques noms de villes fameuses, Palerme, Catane ou Messine, quelques faits historiques s’y rattachant et dont le plus récent serait peut-être cette expédition clés mille qui entraîna l’annexion, voilà ou à peu près tout ce qu’on en sait à l’étranger ; ses mœurs, ses idées, ses besoins, restent pour nous lettre close. Aussi chaque détail a-t-il son prix et son intérêt dans une étude consciencieuse et sincère comme celle que publiait naguère M. Tommasi-Crudeli. L’auteur n’est pas Sicilien, mais il a habité la Sicile plusieurs années ; ami intime du général Mediei, qui commandait alors dans Palerme, il était placé pour bien voir, à l’abri des passions ou des calculs qui divisent les insulaires, il pouvait également bien juger. Sans autre préoccupation que l’intérêt même du pays, il s’est rendu compte de ce qu’il avait sous les yeux ; il a noté les forces et les tendances des divers partis, il a étudié dans toutes ses causes et ses développemens cette forme particulière de brigandage qui désole les quatre provinces occidentales de l’île, et qui a mérité une appellation nouvelle, le malandrinaggio, il a constaté les progrès réels qu’a faits la Sicile depuis l’annexion, ceux qu’elle aurait à faire encore. À ce propos, M. Tommasi-Crudeli exprimait hautement les vœux du parti libéral, et,