assurément, mais qui ne s’échange pas : c’est la teinture rose des satins de Lyon, ce sont les tapis des Gobelins, le reflet métallique des faïences de Pesaro, la pâte, la couleur et le vernis des porcelaines de la Chine et du Japon. On peut dire en un certain sens que le procédé n’est pas même personnel à l’artisan : souvent le terroir est de compte à demi dans le secret ; c’est le trésor du sol, c’est le bienfait providentiel qui fixe et retient la fortune dans les lieux où le génie d’un peuple a marqué son empreinte. En tout cas, si nous avions la fantaisie innocente d’être initiés aux mystères des procédés industriels de la Chine et du Japon, ce n’est pas aux savans du congrès de Paris que nous irions en demander la confidence.
La dernière question présentée par ce groupe est ainsi conçue : « quelles sont les lois naturelles, économiques et historiques qui président à la naissance, à la distribution sur le sol, à l’accroissement et au déclin des villes ? » Comme cette question a de quoi tenter plus d’un économiste et plus d’un géographe, elle a déjà reçu une solution dans ses parties essentielles, du moins par l’ouvrage allemand que M. J.-G. Kohl vient de publier à Leipzig sur la Position géographique des capitales de l’Europe, livre d’ailleurs remarquable autant par la force que par la nouveauté des raisons dont l’auteur appuie ses préférences. Rendons-lui la justice qu’il ne nous a pas rendue, que ce soit là du moins un de nos modestes avantages sur les savans de ce pays.
Les sujets de questions qui incombaient au sixième groupe (didactique) étaient peut-être les plus importans de tous, car ils devaient surtout porter sur l’enseignement de la géographie. Le programme de ce groupe, qui n’est encore qu’à peine ébauché, ne porte guère jusqu’à présent que sur les instrumens matériels, sur l’outillage de l’enseignement, et nullement sur le grand point qui domine tout le reste aujourd’hui, celui de la meilleure méthode d’initiation et de diffusion. Une de ces questions est ainsi conçue : « ne serait-il pas très utile de mettre à la disposition des établissemens d’instruction certains instrumens géographiques ? » Il n’y a qu’une réponse à faire à cela, et elle est fort courte : « oui, sans doute ! » On peut ajouter que ce serait fort utile pour les élèves, mais ne serait pas mauvais non plus pour ceux qui ont à céder un certain stock de plans en reliefs, de globes, de sphères célestes, etc. En dehors de la question mercantile, nous ne voyons pas qu’il y ait là matière à une discussion, encore moins à un mémoire. Une autre question porte : « ne serait-il pas utile que les sociétés géographiques reçussent communication des catalogues, des cartes, etc., qui appartiennent aux bibliothèques de province ? » Il ne peut y avoir de doute à cet égard, mais ce n’est pas à l’Europe savante réunie