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LA
SITUATION POLITIQUE
ET
LES LOIS CONSTITUTIONNELLES

LA SECONDE CHAMBRE[1]

Des trois lois dont l’ensemble forme la constitution, la plus difficile à faire d’abord, et ensuite à faire voter, est assurément la loi sur la seconde chambre. Ce sera, on peut le craindre, la pierre d’achoppement pour l’œuvre laborieuse de l’organisation des pouvoirs, et pourtant, si ce n’est pas le principal ressort de la machine constitutionnelle, c’en est un rouage nécessaire à tel point qu’on ne comprend pas comment le gouvernement septennal pourrait fonctionner, s’il manquait. Sans cette seconde chambre en effet, grand-conseil ou sénat, il n’y a point de véritable organisation des pouvoirs. On laisse en face l’un de l’autre deux pouvoirs indépendans et devant pourtant concourir à une œuvre commune, celle du gouvernement. S’il n’y a pas entente entre les deux pouvoirs, lequel devra céder ? Naturellement le pouvoir exécutif, qui n’a qu’un droit constitutionnel, tandis que l’assemblée unique a l’incomparable force d’un droit populaire. Et si le pouvoir exécutif, prenant au

  1. Voyez la Revue du 1er décembre.