On croit toujours avoir épuisé les secrets de ce XVIIIe siècle qui a été emporté dans le torrent des révolutions, on pense toujours en avoir fini avec ce temps passé, et à chaque instant des révélations nouvelles viennent nous en parler encore. Tantôt c’est la politique qui se démasque et ne craint plus de découvrir ses ressorts cachés, ses mobiles intimes, ses combinaisons et ses duplicités; mémoires, dépêches et divulgations de toute sorte la montrent telle qu’elle a été dans un temps qui a vu la guerre de la succession d’Autriche, la guerre de sept ans, le partage de la Pologne, l’émancipation de l’Amérique, Frédéric II, Marie-Thérèse, Catherine de Russie, M. de Choiseul, la diplomatie décousue de Louis XV et le reste. Tantôt c’est la vie mondaine qui livre ses mystères les plus délicats ou les plus obscurs, mystères de galanterie, de fragilité élégante, d’intrigue ou d’ambition.
Ce n’est point sans doute un XVIIIe siècle tout nouveau qui revient ainsi à la lumière, c’est un XVIIIe siècle plus vrai, plus complet, dépouillé de couleurs factices, reparaissant sous des traits plus