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négligée en Valachie, où, à la même époque, presque chaque commune avait son école primaire, et près de 55,000 élèves participaient au bienfait de l’enseignement collectif. Depuis lors le nombre et la fréquentation des écoles primaires ont certainement augmenté en Moldavie, mais non dans une proportion très sensible en Valachie, puisqu’en 1868 il n’y avait dans les Principautés-Unies qu’un peu plus de 72,000 élèves recevant l’enseignement élémentaire, qui comprenait dans les campagnes 1,867 écoles avec moins de 50,000 élèves, dont 183 seulement du sexe féminin, et dans les villes 141 écoles, dont 65 de filles, du même degré, plus 38 institutions privées et 22 établissemens dépendant des cultes étrangers au pays. Ainsi sur 100 familles il n’y avait tout au plus encore dans les villes que 15 et dans les campagnes que 9 enfans allant à l’école. La loi, partant du principe le plus libéral, a déclaré l’instruction publique obligatoire pour les enfans des deux sexes partout où il y aura moyen d’établir des écoles primaires; mais dans cette réserve gît précisément la difficulté principale, car, outre celle d’envoyer des enfans par des chemins impraticables en des lieux souvent fort éloignés de leur demeure, ce qui manque encore presque partout, ce ne sont pas seulement les bâtimens, ce sont surtout les instituteurs, ainsi que les moyens d’en former de capables en nombre suffisant dans les écoles normales. On ne compte encore aujourd’hui dans tout le pays qu’environ 41,000 professeurs et instituteurs primaires, et dans ce nombre les seconds n’entrent que pour un chiffre tout à fait disproportionné même avec les besoins les plus urgens. En présence de ces difficultés, la meilleure solution du problème se trouverait peut-être dans une combinaison qui tendrait à faire marcher de front, le plus rapidement possible, la diffusion de l’enseignement primaire dans toutes les parties du pays avec la réforme de l’éducation du clergé inférieur. En organisant des séminaires qui fussent en même temps de bonnes écoles normales, ne pourrait-on pas mettre les popes qui en sortiraient, et dont on améliorerait la position, en devoir de remplir dans la commune la double fonction de desservant du culte et d’instituteur primaire? Il semble que dans la situation de l’église vis-à-vis de l’état en Roumanie rien ne s’y opposerait.

Il existe aujourd’hui dans le pays pour l’enseignement secondaire, sans compter les pensionnats français et allemands, sept gymnases, dont trois à Bucharest, les autres à Iassy, Craïova, Ploesti et Berlad, puis, pour le haut enseignement, les deux anciennes académies de Bucharest et d’Iassy. Celles-ci, nouvellement érigées en universités, comprennent des facultés de droit, des lettres et des sciences; Bucharest seul possède aussi maintenant une école de médecine et de pharmacie. Viennent ensuite les écoles spéciales :