commerce intérieur, après les deux capitales, sont Craïova, Ploesti, et, pour le nord de la Moldavie, Botoschan. En outre il se tient plusieurs foires annuelles très considérables, comme en juillet celle de Foltitchéni, où l’on trafique aussi avec la Bukovine.
L’établissement des chemins de fer a été accompagné et même précédé en Roumanie d’autres améliorations. Ainsi l’état y a pris à sa charge et complètement réorganisé depuis 1869 le service des postes, dont la partie internationale était restée jusque-là commise aux soins de la poste autrichienne. Aux 220 bureaux actuellement existant de la poste roumaine sont venus se joindre 73 bureaux de dépêches avec 3,420 kilomètres de lignes télégraphiques, et la Roumanie, pour simplifier ses rapports avec l’Europe centrale et les rendre moins dispendieux, a également accédé à l’union postale et télégraphique austro-allemande. Les dépenses dépassant les recettes, le gouvernement, dans la création de ces deux branches, n’a pas reculé devant les sacrifices nécessaires. De 1870 à 1873, le nombre des lettres expédiées par ses bureaux s’est élevé progressivement de 1,840,000 à 3,030,000, celui des dépêches privées dans le service intérieur de moins de 350,000 à 525,000, dans le service international de 73,000 à 94,000, plus dans le transit à 15,000 environ. Il est assez remarquable qu’il s’expédie annuellement par tête en Roumanie onze fois moins de lettres, mais tout autant de dépêches télégraphiques qu’en France, c’est-à-dire 17 par 100 habitans. Il est vrai que la France est aujourd’hui inférieure, pour la circulation de ces dépêches et même pour celle des lettres, à la plupart des autres pays de l’Europe, ce qui devrait donner à réfléchir sur les effets de l’élévation des taxes.
Une réforme non moins importante pour le commerce est celle du système des monnaies, poids et mesures. Il ne circulait autrefois dans les deux principautés que des monnaies étrangères, autrichiennes, turques et russes, sujettes à des variations continuelles, à côté de la vieille piastre (d’environ 37 centimes), l’ancienne monnaie de compte du pays. Depuis 1868, le gouvernement a pris pour base de son système monétaire une nouvelle piastre de 100 bani, égale au franc, et fait frapper pour 25 millions de francs de monnaie divisionnaire au titre conventionnel de 865 millièmes. Les poids et mesures usités dans le pays depuis un temps immémorial vont aussi prochainement céder la place au système métrique, déjà adopté par le ministère des travaux publics.
L’importance du mouvement commercial se règle naturellement sur le plus ou moins d’abondance des récoltes, qui sont très inégales.