montrent, comme partout, rebelles aux rudes consonnances de l’anglais.
Le minerai de cuivre est obtenu et traité à Clark comme dans les autres établissemens du lac. Tous les perfectionnemens réclamés par l’art des mines ont été ici introduits, souvent inventés. Ainsi l’on fait usage dans les galeries de perforateurs mécaniques analogues à ceux employés au tunnel du Mont-Cenis, et l’on extrait au dehors le minerai au moyen de machines à vapeur. Là on le jette sous des pilons en fer, qui le broient. La poussière minérale est amenée par un courant d’eau sur des tables dormantes, à secousses ou tournantes, sur des tamis oscillans, et finalement dans des labyrinthes où l’eau fait de très nombreux circuits avant de s’échapper. C’est ainsi en dernière analyse que le cuivre est séparé de sa gangue. Les paillettes de métal, mêlées à des particules, à des paillettes d’argent, sont recueillies. On met à part autant que possible les morceaux qui renferment de l’argent. La moyenne de rendement des minerais ne dépasse pas 3 pour 100 de cuivre, c’est-à-dire que la roche abattue, triée, pulvérisée et lavée ne donne pas plus de 3 parties de métal sur 100 de gangue. Le cuivre brut ainsi obtenu est prêt pour l’expédition. Il est encore mêlé d’un peu de matière stérile, mais l’ensemble contient au moins 80 pour 100 de cuivre métallique pur. Ce chiffre, comparé au précédent, donne le taux de l’enrichissement obtenu.
Les minerais qui n’ont pas besoin d’être enrichis sont ceux qu’on nomme le cuivre à baril et le cuivre en masse. Le premier, qui se compose de métal en morceaux plus ou moins gros, séparés à la main ou retrouvés sous les pilons, est ainsi nommé parce qu’il s’embarque directement dans des barils, le second, parce qu’il comprend les masses, les blocs les plus volumineux, lesquels, amenés à la plage, sont descendus à fond de cale par des grues. Tout ce cuivre, en poudre, en morceaux ou en masses, est fondu soit à Hancock, soit à Détroit, où les cheminées de l’usine la nuit servent comme de phares aux navires. En 1868, nous avons vu aussi traiter à Pittsburg, en Pensylvanie, les masses cuivreuses du Lac-Supérieur. Finalement le métal est raffiné et coulé dans des moules, où il prend les formes que le commerce réclame, celles de lingots, de pains ou de plaques. Il y présente cette belle couleur rouge, soyeuse, irisée à la surface, et cette malléabilité, particulière au cuivre, qui le rend apte à s’aplatir sous le marteau sans se rompre. On l’expédie surtout à New-York, le principal marché du métal aux États-Unis. La production totale des mines du Lac-Supérieur a dû atteindre 18,000 tonnes de cuivre en 1874 ; elle a toujours été en augmentant depuis que les mines sont ouvertes. Dans les premiers temps, un sourire d’incrédulité, surtout sur les places européennes,