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LA

TOUR DE PERCEMONT

DERNIERE PARTIE (1).

XII.

Qaand on surveille un fils, il ne faut pas qu’il s’en doute. Je revins donc au logis, où, lorsqu’il reparut, je ne lui laissai rien pressentir de ma découverte. Jacques nous arriva sur les dix heures, disant qu’il revenait d’une partie de chasse, et qu’il n’avait pas voulu passer devant notre porte sans prendre de nos nouvelles. — Tu n’as donc rien tué ? lui dit Mme Chantebel, car, contre ta coutume, tu arrives les mains vides. — Pardon, ma tante, répondit-il; j’ai déposé un pauvre lièvre dans la cuisine. — Veux-tu faire une partie de piquet avec ton oncle ? — Je suis à ses ordres. Je vis bien que Jaquet avait quelque chose à me dire. — Allons plutôt, lui répondis-je en prenant son bras, faire un tour de jardin. Vous faites grand feu pour la saison, mesdames, et on étouffe ici. — Voyons, qu’y a-t-il de nouveau ? dis-je à mon grand enfant de neveu quand nous fûmes seuls. Tu me parais tout à fait battu de l’oiseau. — Battu à fond, battu à mort, mon bon oncle ! Je vous le disais bien, Henri va sur mes brisées. Il y a rendez-vous tous les soirs à la tour de Percemont. — Qui t’a dit cela ?

(1) Voyez la Revue des 1er et 15 décembre 1875.