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Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 14.djvu/46

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L’ARMEE ANGLAISE
AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE

LE FIELD-MARSHAL SIR JOHN BURGOYNE ET LES REFORMES MILITAIRES DE LA GRANDE-BRETAGNE.

Life and Correspondence of sir John Burgoyne, baronnet, by his son-in-law lieut.-col. the hon. George Wrottesley, Royal Engineers; London 1873.

Le gouvernement de la Grande-Bretagne n’a presque jamais eu de lutte armée à soutenir sur son propre territoire. Lorsqu’il s’est lancé dans les aventures des guerres continentales, il a toujours préféré fournir à ses alliés des subsides plutôt que des bataillons. Ce n’est qu’en Asie qu’il a fait des conquêtes. Aussi l’armée anglaise diffère-t-elle sous bien des rapports des autres armées européennes. Elle est peu nombreuse; elle se recrute uniquement par des enrôlemens volontaires; il n’y a pas longtemps, les grades d’officiers s’y vendaient encore à prix d’argent. En un mot, elle était organisée tout entière à l’image d’un autre siècle. Le respect de la tradition y dominait tout. Est-ce bien tradition qu’il faut dire? Le mot routine ne serait-il pas plus exact? Il importe peu de discuter la justesse de l’expression. L’essentiel à constater ici dès le début de cette étude est que les troupes anglaises ne différaient guère en 1854, à la bataille de l’Aima, et peut-être même en 1870, de ce qu’elles avaient été en 1814, à la bataille de Toulouse. Bien plus, à quarante ans de distance, les hommes n’étaient pas tous changés; il en vint en Crimée qui avaient combattu sous Wellington dans la guerre de la Péninsule. Ces vétérans n’étaient point dans les rangs de la troupe assurément, ni même dans les grades subalternes, ils étaient au