La décadence du théâtre était ; il y a environ vingt-cinq ans, un sujet fort à la mode en Angleterre. On n’avait pas alors pris son parti du tribut chaque jour plus considérable que la scène nationale, naguère illustrée par Maturin, par Sheridari Knowles et par d’autres encore, payait aux scènes étrangères, et la critique plaintive semblait murmurer sur tous les tons le mot si triste d’Ophélie : « Avoir vu ce que j’ai vu et voir ce que je vois ! » Il est dur en effet d’en être réduit à vivre d’emprunts et de traductions, quand on a dans son passé la plus riche et la plus grande poésie dramatique que le monde ait connue ; mais il est une chose plus pénible encore, c’est d’en prendre son parti et de se résigner à sa déchéance ? Aussi ne faut-il pas s’étonner des efforts honorables qui furent tentés alors par Bulwer, par Leigh Hunt et par Talfourd pour remettre en honneur le drame poétique, ni de l’enthousiasme assez factice qu’excitèrent et la Dame de Lyon et la Légende de Florence. Le public portait au succès de ces pièces autant d’intérêt que les auteurs eux-mêmes, et, dans son impatience de voir l’âge de la reine Elisabeth renaître, il était, comme le personnage de Molière, prêt à trouver tout beau « devant que les chandelles soient allumées. » L’illusion ne dura pas longtemps. Les directeurs de théâtre, qui croyaient avec Sheridan qu’on vient chez eux surtout pour s’amuser, se lassèrent bien vite de représenter des tragédies dont le principal attrait
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Apparence
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UN
DRAME HISTORIQUE
ENN ANGLETERRE
Queen Mary, a drama, by Alfred Tennyson : London 1875.