dévoué à son maître ; il lui a manqué de joindre la discrétion au zèle et la délicatesse au dévoûment.
Nous avons le droit de faire cette remarque en toute liberté. Si le médecin allemand, devenu le représentant intime du roi des Belges, montre aussi peu de tact envers ses grands amis, comment s’étonner de le voir toujours amer, toujours injuste à l’égard de ceux qu’il n’aime point ? C’est à la France surtout qu’il en veut, ce sont nos idées, nos traditions, nos hommes d’état, à toute date et sous tous les régimes, qu’il poursuit d’une haine subtile et acharnée. Nous aurons bien des occasions de relever ses jugemens iniques ; est-il besoin de dire que nous le ferons sans nulle passion étroite ? Cette malveillance de parti-pris, inspiration constante de ses actes, est l’indice d’une âme médiocre, quelles que soient d’ailleurs les qualités intellectuelles du personnage, et nous sommes consolés d’avance d’avoir pour ennemi le baron de Stockmar en voyant de quelle façon il comprend les devoirs de l’amitié.
Après le vote du parlement belge qui, le 1er et le 3 novembre, avait accepté les vingt-quatre articles proposés le 15 octobre par la conférence de Londres, il ne restait plus qu’à transformer ces articles en un traité définitif. C’est ce qui eut lieu le 15 novembre 1831. Le royaume de Belgique est-il enfin constitué ? Pas encore. Deux choses graves continuent d’agiter les esprits, et de menacer la paix européenne, la question des forteresses d’une part, de l’autre la ratification du traité. Nous ne chercherons pas dans les dépêches de Stockmar ce qui se rapporte à ces détails. Ce sont là des épisodes justement oubliés. Quand une convention particulière arrêtée entre l’Autriche, l’Angleterre, la Prusse, la Russie, à l’exclusion de la France, décida que plusieurs forteresses belges seraient démolies, cette décision, si favorable en somme à nos intérêts, et que le gouvernement français avait d’abord présentée aux chambres comme une réparation, excita bientôt de notre part les réclamations les plus vives. Louis-Philippe et ses ministres étaient fort irrités. On blâmait le procédé qui nous avait exclus, on blâmait aussi le choix des forteresses. Il y eut à ce sujet des lettres amères de souverain à souverain, des propos arrogans de diplomate à diplomate, sans parler des violences de la tribune et de la presse. Que nous font aujourd’hui ces vaines batailles ? Pourquoi dans cette liste de forteresses à démolir étions-nous mécontens de voir Philippeville et Marienbourg ? Pourquoi refusait-on de se mettre d’accord avec nous sur tel ou tel point contesté ? En vérité, malgré les ouvrages