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Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 16.djvu/188

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LES RAPPORTS
DU POUVOIR MUNICIPAL
AVEC L'ETAT

LA NOMINATION DES MAIRES.

Il est peu de questions qui aient été plus souvent et plus ardemment débattues dans les livres, dans la presse périodique et dans le parlement, que les rapports de l’état et de la commune, que les droits du pouvoir central vis-à-vis de ces libertés municipales qu’une grande école revendiquait si haut dans les dernières années de l’empire. Depuis 1789, le problème s’est posé presqu’à chaque changement de régime. Examiné tantôt au point de vue de la logique pure, tantôt au point de vue d’une politique militante, il a donné naissance aux solutions les plus variées. Il a exercé la fécondité d’esprit des hommes d’état et de ceux qui aspirent à le devenir ; il a valu de brillans succès de tribune à plus d’un leader de l’opposition qui le lendemain, parvenu au pouvoir, lui devait au contraire de cruels embarras. Aujourd’hui encore, après tant de projets, de contre-projets, de rapports et de discussions, le voilà qui se pose de nouveau et qui va devenir, non pour la dernière fois sans doute, le champ de bataille des partis. Est-ce donc par lui-même qu’il est si redoutable, ou les difficultés au milieu desquelles il nous apparaît tiennent-elles surtout aux passions qui l’obscurcissent ? — C’est ce qu’on se propose de rechercher ici sans souci des déductions d’une logique trop rigoureuse, ni des compromis parfois nécessaires