Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 17.djvu/393

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
COMTE DE CAVOUR
ETUDE DE POLITIQUE NATIONALE ET PARLEMENTAIRE

I. Il conte di Cavour, ricordi biografici, par Giuseppe Massari, 1 vol. in-8o. — II. Discorsi parlamentari del conte Camillo di Cavour, raccolti e publicati per ordine della camera dei deputati, 12 vol. — III. Le comte de Cavour, récits et souvenirs, par M. W. da La Rive, 1 vol. in-8o, etc. — IV. Documens inédits, etc.

V.
LA CRISE DE L’ITALIE APRES VILLAFRANCA. — CAVOUR ET LA CESSION DE LA SAVOIE[1].


Le jour où Napoléon III, au lendemain de la campagne de 1859, recevait à Saint-Cloud sénateurs, députés et conseillers d’état aussi empressés à exalter sa modération qu’ils l’auraient été à célébrer sa résolution et son énergie, s’il eût continué la guerre, l’empereur semblait saisir cette occasion de commenter et de préciser son œuvre de Villafranca. C’était une scène étrange. Aux adulations des courtisans qui le comparaient à « Scipion » et ne parlaient que des « prodiges » d’une volonté maîtresse d’elle-même, l’empereur répondait de l’accent agité d’un homme qui aurait eu à se défendre d’avoir déserté « par lassitude » la « noble cause qu’il avait voulu servir. » Il songeait peut-être à Cavour en avouant qu’il lui en avait coûté d’interrompre l’œuvre commencée, de « voir dans des cœurs honnêtes de nobles illusions, de patriotiques espérances s’évanouir. »

  1. Voyez la Revue du 15 mars, du 15 avril, du 1er juin et de 15 juillet.