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Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 17.djvu/506

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fasse à la campagne, où elle doit être aussi efficace et où elle a l’avantage d’être moins dispendieuse. » Il est regrettable d’avoir à dire qu’on a cru devoir céder devant cette injonction : et qu’aujourd’hui on ne conserve plus les élèves de passage à l’hospice jusqu’au moment de leur première communion, non sans détriment peut-être pour leur instruction religieuse.

Parmi les enfans qui séjournaient à l’hospice pendant un temps assez long, se trouvaient aussi, il n’y a pas bien longtemps, un certain nombre de jeunes filles dont la conduite avait donné lieu à des plaintes de la part des familles auxquelles elles avaient été confiées. On les retenait pendant un ou plusieurs mois, suivant les circonstances, dans une sorte de disciplinaire situé dans un quartier à part de la maison. Cette correction paternelle, exercée par l’administration elle-même, pouvait avoir pour quelques-unes de ces jeunes filles l’avantage de leur éviter un jour la triste connaissance de nos maisons de correction. Il est regrettable également que, pour des raisons d’économie, ce disciplinaire ait été supprimé.

L’économie, tel est maintenant le grand mot du service, depuis qu’il est devenu un service départemental. Telle est la considération qui domine le rapport, très consciencieusement fait du reste, de M. le docteur Clemenceau, et à laquelle toutes les autres préoccupations, sauf peut-être les préoccupations hygiéniques, sont sacrifiées. Les dépenses faites à l’intérieur de l’hospice, et qu’on appelle à cause de cela dépenses intérieures, ne sont cependant pas très considérables. Pour une population dont le mouvement a été en 1875 de 3,225[1], cette dépense s’est élevée à 128,423 francs 13 centimes. Le chiffre demandé pour 1877 est de 123,000 francs, et sera largement compensé par les revenus des fondations faites en faveur des enfans assistés, qui s’élèvent à 182,908 francs, d’après les travaux de la commission qui a été chargée d’établir la fortune des enfans assistés. L’état sera même déchargé en 1876 de sa part contributive du cinquième, car malgré les réclamations du département,

  1. Ce chiffre de 3,225 se décompose ainsi :
    Enfans présens à l’hospice au 1er janvier trouvés «
    « abandonnés 73
    « orphelins 24 97
    Admissions effectuées pendant l’année trouvés 42
    « abandonnés 2,106
    « orphelins 190 2,338
    Réintégration pour causes diverses 790
    Total 3,225


    Les enfans déposés provisoirement demeurant à la charge de l’Assistance publique, ne sont point compris dans ces chiffres. Leur nombre s’est élevé en 1875 à 3,748 ; 2,166 ont été rendus à leurs parens ou à la préfecture, 319 sont sortis pour des causes diverses, 1,263 ont été immatriculés comme enfans abandonnés.