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LA QUESTION
DE LA MARINE MARCHANDE

LE CONGRES MARITIME DU 7 JUIN 1876

Ce ne sera pas sans une certaine satisfaction que le commerce et l’industrie verront enfin venir le jour où les représentans du pays, laissant de côté, les uns leurs espérances, les autres leurs regrets politiques, se décideront à s’occuper de certaines questions dont la prompte solution intéresse au plus haut degré la prospérité de la France.

Au nombre des problèmes qui demandent sans nul retard à être portés devant nos honorables législateurs, figure celui qui a trait à notre marine marchande à voiles. Cette dernière, dit-on, s’étiole et meurt. Pour la relever, pour bien connaître le mal dont elle souffre, des études sérieuses sont nécessaires. Il ne s’agit en effet de rien moins, si l’on en croit un grand nombre d’armateurs, que de notre influence militaire et commerciale sur les mers, de la vie à rendre à nos ports et à nos chantiers déserts, de là possibilité de créer chez nous ces immenses entrepôts qui n’existent sur une grande échelle qu’en Angleterre sur les bords de la Mersey et de la Tamise, en Hollande, et en Belgique sur les rives brumeuses de l’Escaut. Et cependant, au point de vue de notre commerce général, le mal est-il aussi grand qu’on veut bien le dire ? Non, assurément. N’y a-t-il donc qu’en France que la marine à voiles soit en décroissance ? Elle diminue presque partout. En subventionnant les armateurs de cette catégorie de transports, aurons-nous, — et c’est là la chose essentielle, — les matières premières et les articles de consommation générale à meilleur marché que par le passé ? Nous