Page:Revue des Deux Mondes - 1876 - tome 18.djvu/960

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dramatique se joint à la vérité minutieuse du détail, car M. Biart a mis à profit les souvenirs de ses longues pérégrinations dans le Nouveau-Monde. Son livre est de ceux qu’on pourra mettre avec fruit entre les mains de la jeunesse, — attachant comme un roman, bien que fait pour instruire. — C’est sous une forme très différente que M. E. Cortambert a tenté de rendre la géographie attrayante pour de jeunes lecteurs. Son Voyage pittoresque à travers le monde est une anthologie de morceaux intéressans empruntés aux auteurs les plus divers, — agréable mosaïque de paysages et de jugemens sommaires sur les contrées, les villes, les peuples, tout cela relevé par un choix judicieux de gravures qui jouent dans ces sortes de livres un rôle important comme moyen mnémonique. En somme, la géographie a cette année sa bonne part dans la littérature que font éclore les approches du nouvel an.


I. Tableau de la nature, par M. Louis Figuier, 10 vol. in-8o ; Hachette. — II. Le Jardin d’acclimatation, par M. B. Grimard, in-8o ; Hetzel. — III. Les Papillons, par M. V. Depuiset, in-4o ; Rothschild. — IV. Les Merveilles de l’industrie, par M. L. Figuier, in-4o ; Furne.


De toutes les sciences, la seule à qui l’on n’a jamais osé faire le reproche de l’aridité, c’est l’histoire naturelle, car elle a pour objet la réalité vivante avec laquelle nous nous sentons comme une vague affinité. La terre qui est le théâtre de nos exploits, l’arène ouverte au combat pour la vie et les êtres multiples qu’elle nourrit, voilà ce qui ne lassera jamais la curiosité même des esprits rebelles aux efforts d’analyse et de recherche : c’est que, pour s’y intéresser, il suffit d’ouvrir les yeux, il suffit d’admirer. Aussi est-ce dans le domaine de cette science qu’il convient de choisir les premiers alimens substantiels qu’on offrira à l’intelligence des enfans. Or il nous semble difficile de contester qu’un des ouvrages les mieux appropriés à cet usage ne soit cette encyclopédie pittoresque que M. Louis Figuier a récemment achevée sous le titre très juste de Tableau de la nature. C’est une description sommaire et méthodique de la terre depuis ses premières origines jusqu’à l’époque actuelle, comprenant les êtres organisés qui vivent à sa surface et au fond des mers. Remplis de figures, de tableaux d’ensemble heureusement composés, de cartes, de plans, ces volumes parlent aux yeux, et, rien qu’en les feuilletant, on y puise une foule de notions sur la géographie physique, sur les plantes, les animaux, les races humaines. Si dans les premières éditions une critique sévère a pu relever quelques erreurs de détail, ces légères taches n’ont pas tardé à disparaître, et l’ouvrage s’est perfectionné à mesure que s’en affirmait le succès.

C’est par la Terre avant le déluge que s’ouvre la série dont se compose cette encyclopédie populaire. Comme le dit le titre, c’est un traité