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CATHERINE II
ET
SES CORRESPONDANS FRANÇAIS
D’APRES LES RECENTES PUBLICATIONS DE LA SOCIETE IMPERIALE D’HISTOIRE DE RUSSIE.

I.
GRIMM, Mme GEOFFRIN, D’ALEMBERT, DIDEROT.

J’ai déjà signalé ici même[1] les travaux qui se poursuivent en Russie sur le XVIIIe siècle, notamment sous les auspices de la Société impériale d’histoire de Russie. Sa Collection, commencée en 1867, arrive aujourd’hui à son dix-septième volume; à l’aide de ses publications et de quelques autres, également récentes, j’essaierai de reconstituer une des pages les plus intéressantes de l’histoire de la civilisation au XVIIIe siècle. Je montrerai la Russie d’alors en rapports plus intimes peut-être qu’aujourd’hui avec les principaux représentans de l’opinion parisienne, la langue et la littérature française occupant la première place dans les sympathies russes, une souveraine absolue recherchant l’alliance de Voltaire et protégeant nos philosophes persécutés, l’héritière des tsars en correspondance suivie avec le fils d’un coutelier de Langres ou la femme d’un financier parisien. Les relations de Catherine II avec Grimm,

  1. Voyez la Revue du 1er février 1874, Catherine II dans sa famille.