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Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 20.djvu/57

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Londres et à Paris : c’est le système adopté pour les maladies contagieuses. L’hôpital de Great Ormond street ne reçoit aucun enfant atteint de petite vérole, de fièvre typhoïde, de scarlatine ou même de rougeole. Les enfans qui sont amenés à la consultation présentant des symptômes de ces diverses maladies sont renvoyés à des hôpitaux spéciaux, où ils sont immédiatement admis avec ou sans lettres de recommandation. Ce n’est pas là au reste une règle spéciale à l’hôpital de Great Ormond street, ni même aux hôpitaux d’enfans ; c’est l’application générale d’une mesure d’hygiène publique commune à tous les hôpitaux. Les Anglais ont poussé très loin le système de la spécialisation des hôpitaux : outre Les maisons distinctes consacrées, comme chez nous, aux femmes en couche, aux maladies de la peau, aux maladies contagieuses, ils ont ouvert successivement des hôpitaux spéciaux plus ou moins considérables pour les maladies de poitrine, de la gorge, pour la pierre, pour les cancers, pour les ophthalmies, pour les fistules, pour la paralysie, etc. Enfin il existe dieux grands hôpitaux : the London Fever hospital, spécialement consacré aux malades atteints de fièvres contagieuses, et the Small Pox hospital, destiné aux malades atteints de la petite vérole. Dans ces deux hôpitaux, fondés par souscriptions volontaires, les malades sont reçus ou gratuitement, avec une lettre de recommandation des gouverneurs, ou moyennant paiement d’un prix de journée par la paroisse à laquelle ils appartiennent. Mais, comme ces deux hôpitaux, bien qu’assez vastes, ne suffisent pas à recevoir le grand nombre de malades atteints de fièvres contagieuses ou de petite vérole que contient la ville de Londres, il a été nécessaire de construire des asiles métropolitains, deux pour les fièvres et deux pour la petite vérole, dont les frais sont supportés par le fonds commun métropolitain des pauvres (metropalitan common poor fund), et qui reçoivent principalement cette classe de malades. Ordinairement recueillis dans les infirmeries des workhouses. Dans ces hôpitaux et dans ces asiles, où les autorités des paroisses ont même le droit d’envoyer d’office les malades, les enfans sont reçus comme les adultes, et c’est là certainement un moyen énergique d’empêcher les maladies contagieuses de se propager dans les hôpitaux d’enfans que de leur en fermer l’accès. Il n’y aurait qu’à louer cette organisation, si, allant encore un peu plus loin dans la voie où ils sont entrés, nos voisins créaient aussi des hôpitaux spéciaux pour les enfans atteints de maladies contagieuses.

Comme il faut toujours prévoir le cas où le médecin se serait trompé dans son diagnostic en admettant un enfant, et celui où une affection contagieuse viendrait tout à coup à se déclarer chez un malade déjà soigné appuie quelque temps à l’hôpital, toutes les