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LES
PRISONS DE PARIS
SOUS LA COMMUNE

I.
LES FORCES DE L’INSURRECTION.

Le 8 février 1858, Proudhon écrivait familièrement à un de ses amis : « Nous finirons par une extermination réciproque ; il y a bientôt dix ans que j’ai prophétisé le mardi gras révolutionnaire ; or il faut que les prédictions s’accomplissent, disait Nostradamus. » Cette prédiction en effet a été accomplie ; nous avons subi l’insupportable tyrannie de la commune, et nous avons vu l’extermination à l’œuvre dans les rues de Paris incendié ; c’est là un acte néfaste que n’oublieront jamais ceux qui ont eu la douleur d’en être les témoins, et que l’histoire aura bien de la peine à comprendre. Le massacre, le feu porté sur nos monumens, furent le dernier effort longuement prémédité de ce gouvernement à la fois sinistre et bouffon qui siégea à l’Hôtel de Ville après l’inconcevable journée du 18 mars : ce fut la fin ; mais, pour être moins effroyable, tout ce qui avait précédé ce moment désespéré ne laissa pas d’être puérilement cruel, illégal et mauvais. Dès le début, le premier acte de ces « novateurs, » saisis de la manie d’imitation, qui prétendaient inaugurer le monde nouveau et créer la société modèle, fut un retour