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Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 22.djvu/739

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que ce ne fut pas toujours le plus vieux, il en garda le nom. Comme marque de leur autorité, ces anciens portent en tout temps à leur cou une chaîne et une médaille de bronze. Staroste et starchine sont, chacun dans sa circonscription, et le premier sous le contrôle du second, chargés de la police et du maintien de l’ordre; ils ont en certaines circonstances le droit d’imposer aux perturbateurs du repos public soit une légère amende, soit un ou deux jours d’arrêts ou de corvée au profit de la commune. Staroste et starchine veillent à la rentrée des impôts et à l’entretien des chemins, administrent les caisses communales, les écoles, les hospices et toutes les fondations du mir. A leurs obligations vis-à-vis de leurs administrés s’en joignent quelques-unes vis-à-vis du pouvoir central, mais ces dernières sont, par bonheur pour les franchises communales, peu nombreuses et fort limitées. Elles se bornent presque à la dénonciation des vagabonds dépourvus de passeports et à l’arrestation des coupables poursuivis par la justice. La propriété collective impose naturellement aux chefs de la commune, au staroste surtout, des occupations d’un genre particulier et tout économique. L’ancien est dans une certaine mesure l’homme d’affaires, l’intendant, parfois même le chef de culture de la communauté. Quelles que soient leurs attributions, ces maires ou baillis de villages ne sont jamais que les exécuteurs des ordres du mir, auquel ils doivent en toute occasion demander des instructions ou rendre des comptes. Ces fonctionnaires communaux sont souvent sans influence sur leur commune; l’ascendant qu’ils peuvent posséder, ils le doivent moins à leur titre et à leur médaille de métal qu’à leur expérience ou à leur considération personnelle.

La constitution de la volost est naturellement un peu plus compliquée que celle de la simple communauté de village, où il est toujours aisé de réunir l’assemblée souveraine des pères de famille. Le starchine et le staroste, tous deux nommés pour trois ans, peuvent l’un et l’autre avoir des adjoints ou assesseurs, mais le premier a de plus près de lui une sorte de commission ou de conseil permanent appelé administration de volost (volostnoié oupravlenié). Cette commission est composée de tous les starostes de villages ou de leurs adjoints, et des collecteurs d’impôts, fonctionnaires également nommés par le mir. Au lieu de leurs starostes, les communautés de villages sont libres d’envoyer à ce conseil un ou deux assesseurs spéciaux (zasédatel). Dans les petites affaires, cette commission permanente n’a que voix consultative; dans les questions de quelque importance, la décision lui appartient, sauf recours à l’assemblée de la volost. L’on voit que de précautions prennent contre l’arbitraire des baillis de villages la législation et la coutume ;