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UN
ROMANCIER ECOSSAIS
M. WILLIAM BLACK

I. A Daughter of Heth. — II. In silk attire. — III. The strange Adventures of a Phaeton. — IV. Kilmeny. — V. A Princess of Thule. — VI. Three Feathers. — VII. Madcap Violet. (Tauchnitz édition, 1871-1877.)

Des trois parties qui composent le Royaume-Uni, la plus pittoresque et la plus romantique est justement celle qui, depuis Walter Scott, a inspiré le plus petit nombre de romanciers. Tandis que l’Angleterre voit chaque année une armée de conteurs célébrer ses sites et décrire ses mœurs, des falaises de Lindy battues par là tempête et des bois de sapin d’Eversley jusqu’aux humides vallées du Cumberland, tandis que l’Irlande ne cesse de fournir à la littérature d’imagination ses figures si joyeuses d’aventuriers, de gentilshommes ruinés ou de patriotes enthousiastes, seule l’Ecosse, endormie dans la gloire que lui a créée l’auteur de Rob Boy, semble mettre dans l’expression de son génie romanesque un peu de cette économie qui est, dit-on, un des traits distinctifs de la race. Une pareille sobriété n’a d’ailleurs rien d’inexplicable. Il faut en effet, pour réussir dans la peinture des mœurs écossaises, surmonter tant d’obstacles et réunir tant de qualités, qu’on ne peut pas s’étonner qu’en un genre aussi spécial les beaux ouvrages soient rares. On raconte que dix ans avant la publication de Waverley et de Guy Mannering, les éditeurs de ces deux romans avaient refusé un manuscrit que leur offrait Galt, l’auteur alors