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l’importance des services qu’elle rend. La bibliothèque de la faculté de médecine est l’une des plus considérables de la ville de Paris ; les locaux qui lui sont affectés sont si insuffisans et délabrés que depuis longtemps on ne sait où loger les livres nouveaux, et que les livrés logés ne sont plus assurés d’une bonne conservation. Et pourtant, dans une bibliothèque scientifique et scolaire, l’acquisition des ouvrages récens est indispensable, et le mouvement scientifique est tel que ces ouvrages surgissent incessamment. En outre, la bibliothèque de la faculté est probablement la plus fréquentée de Paris ; plus de 600 étudians viennent chaque jour s’asseoir devant les tables de travail et demander aux bibliothécaires les livres qu’ils désirent étudier. Or la bibliothèque actuelle est tellement insuffisante quant à l’espace que les étudians admis, pressés les uns contre les autres, peuvent à peine y disposer les livres qui leur sont prêtés et les papiers sur lesquels ils veulent prendre des notes. Beaucoup, trouvant toutes les places occupées, se retirent ; d’autres ne viennent pas, sachant combien l’encombrement est grand et par suite le travail difficile. N’est-il pas déplorable qu’un tel état de choses ait pu durer longtemps ? Quelle faute que de refuser aux étudians les moyens de travail qu’ils réclament ! D’autant plus que les études médicales exigent une grande diversité d’ouvrages, souvent fort chers ; qu’il faut consulter auteurs anciens, modernes et contemporains, interroger des recueils périodiques très volumineux, et que ces ouvrages et recueils appartiennent à toutes les langues. Une vaste bibliothèque bien aménagée, bien pourvue, bien servie, est l’un des premiers besoins d’une faculté de médecine.

La réédification de la faculté pratique assurera aux élèves l’instruction pratique sous ses formes diverses. L’institut anatomique qui remplacera les pavillons anatomiques actuels, si misérables d’aspect et en toutes ressources, pourra contenir environ mille étudians et offrir à chacun d’eux une place et les moyens voulus d’instruction. Il faudra multiplier en proportion le nombre des prosecteurs et des aides d’anatomie destinés à surveiller et à guider les jeunes étudians et à rendre leurs études pratiques fructueuses. Cette augmentation inévitable du nombre des prosecteurs et des aides d’anatomie aura en outre ce bon effet d’accroître l’importance des concours de la faculté. Les concours actuels attirent beaucoup de candidats distingués pour un très petit nombre d’emplois ; si le nombre des emplois augmente, celui des candidats croîtra sans doute, mais beaucoup plus trouveront au bout du concours la juste récompense de leurs efforts. Le nombre des vocations scientifiques sera ainsi accru, et les jeunes forces de la faculté se développeront.

A côté de l’institut anatomique, dont l’importance est dominante,