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plein exercice étaient autorisées à faire subir les examens de fin d’année ; les examens de doctorat, tous rejetés après l’entier accomplissement de la scolarité, devaient être soutenus devant les facultés. Tel était le régime sous lequel avaient été fondées, il y a deux ans, les écoles de plein exercice. Mais ce régime va être comme on l’a vu, profondément modifiée. Les examens de fin d’année seront supprimés, le nombre des actes probatoires s’accroît, et plusieurs de ces actes sont placés dans le cours même des études au lieu d’être accumulés à la fin de la scolarité. Les écoles de plein exercice se trouvaient ainsi dépouillées de leurs examens de fin d’année. Fallait-il maintenir absolument vis-à-vis d’elles l’interdiction de faire subir aucun examen probatoire de doctorat ? Fallait-il par cela même déclarer que le corps enseignant de ces écoles ne rencontrerait jamais les élèves qu’il instruit de façon à contrôler leur travail ? N’était-ce pas enlever à ce corps enseignant le meilleur de son autorité vis-à-vis des élèves, et le moyen le plus assuré de les dominer et de les maintenir dans la voie de l’étude, de l’attention et de l’assiduité aux cours ? Fallait-il enfin obliger les élèves de ces écoles à se déplacer trois fois durant le cours de leur scolarité pour aller soutenir, après telle ou telle inscription, un examen probatoire devant une faculté de médecine ? Ces longs et répétés déplacemens n’imposaient-ils pas à l’élève une telle charge qu’il serait conduit inévitablement à déserter l’école pour la faculté ? Aller à plusieurs reprises dans une faculté et devant des juges que l’on ne connaît pas y subir chaque fois un examen difficile ; si l’on est ajourné, refaire, après trois mois, un long voyage et retrouver ces mêmes juges redoutés, n’est-ce pas condamner moralement l’élève à quitter des maîtres qui peuvent si peu pour lui, et à se fixer auprès de ces facultés, où il est incessamment rappelé ? Ce résultat était fatal. Maintenir à l’égard des écoles de plein exercice la rigueur de la règle qui veut qu’elles ne fassent subir aucun examen de doctorat, c’était décréter la ruine de ces écoles, instituées sous le régime des examens de fin d’année, dont la soutenance leur était attribuée. On aurait donc élevé de grands établissemens scientifiques pour les laisser tomber peu après ! On aurait induit à des dépenses considérables les municipalités de quelques grandes villes, et, ces dépenses faites, une réforme scolaire inattendue serait venue les rendre inutiles ! Cela ne pouvait être, et il fallait aviser.

Réserver les droits des facultés et en même temps permettre de vivre aux écoles de plein exercice, telle était la solution à rechercher. Le projet de réforme des examens de doctorat accepté par le conseil supérieur de l’instruction publique donne cette solution dans la meilleure forme qu’elle pût recevoir. Le premier examen