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plus tard (en 1780) au professeur Williams, de l’université de Cambridge, à observer une éclipse totale de soleil. En 1787, peu après la déclaration de l’indépendance, le congrès décida la division du territoire de l’Union en carrés de 6 milles de côté, orientés suivant les méridiens et les parallèles ; cette vaste entreprise géodésique, qui comprenait la mesure d’une base et la détermination d’une foule de latitudes et de longitudes, fut confiée au colonel Mansfield, qui en commença l’exécution en 1807, et qui installa, dans sa maison à Cincinnati, plusieurs instrumens avec lesquels il fit dans la suite diverses séries d’observations. C’est le premier effort qui ait été tenté aux États-Unis en vue de la création d’un observatoire permanent. Ajoutons que cet essai ne fut pas longtemps continué ; c’est seulement en 1842 qu’une souscription bientôt couverte permit au professeur Mitchel de fonder à Cincinnati un observatoire sérieux, muni d’instrumens de quelque valeur. Mitchel, nommé major-général pendant la guerre de la sécession, trouva la mort à Beaufort. Son observatoire, qui, par suite de l’agrandissement de la ville, se trouvait entouré d’usines et noyé dans la fumée, a été, depuis quelques années, remplacé par un établissement nouveau, construit dans de meilleures conditions.

En faisant abstraction de la tentative assez peu importante du colonel Mansfield, le premier établissement des États-Unis qui mérita réellement le nom d’observatoire fut celui de Williams College, à Williamstown, dans l’état de Massachussets ; il a été fondé en 1836 par le professeur Hopkins. Viennent ensuite ceux de Western Reserve College, à Hudson, dans l’Ohio (fondé en 1838) ; de Harvard College, à Cambridge, dans le Massachussets (1839) ; de Philadelphie, dans l’état de Pensylvanie (1840) ; de West-Point, dans l’état de New-York (1841) ; de Georgetown, près de Washington (1843), et enfin l’Observatoire national, — aujourd’hui « Observatoire naval, » — de Washington, dont la création fut le signal de celle d’un grand nombre d’établissemens publics ou privés du même genre. Dans l’excellente monographie de MM. C. André et A. Angot, dont le troisième volume, consacré aux États-Unis, vient de paraître[1], nous trouvons énumérés jusqu’à vingt-neuf observatoires, fondés presque tous par l’initiative privée. Il est vrai qu’un certain nombre de ces établissemens ne sont plus en activité aujourd’hui ; en revanche, quatre observatoires nouveaux sont sur le point d’être créés. Parmi ces derniers, il convient de citer le futur observatoire californien dont la création se trouve assurée par la munificence d’un riche habitant de San-Francisco, M. James Lick, qui a affecté à cette destination un legs de 700,000 dollars (3,500,000 fr.)

  1. Les deux premiers volumes, publiés par MM. C. André et G. Rayet, renferment la description des observatoires de la Grande-Bretagne et des colonies anglaises. Voyez la Revue du 15 septembre 1874.