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Le royaume des Pays-Bas n’a pas suivi, pour la construction de son réseau, l’exemple qui. lui était donné par la Belgique ; loin de confier la construction et l’exploitation des lignes à l’état, les cham-tas néerlandaises hésitaient même à accorder des concessions.

La première ligne, celle d’Amsterdam à Harlem, fut ouverte le 20 septembre 1839 ; l’année précédente, le gouvernement avait proposé aux étais-généraux de concéder le chemin d’Amsterdam à Amheim, mais la loi fut repoussée par 46 voix contre 2. Convaincu des avantages que son pays devait retirer de l’exécution des chemins de fer, le roi Guillaume prescrivit l’exécution de la ligne en Rengageant personnellement et sur sa fortune privée à couvrir les intérêts de l’emprunt nécessaire à l’exécution des travaux. La ligne fut construite et ses produite rendirent inutile l’engagement généreux pris par le roi ; les chambres autorisèrent la rétrocession de la ligne d’Amsterdam à Arnheim à une société qui, désignée sous, le nom de Néerlandais-Rhénan, s’engageait à construire un ensemble de lignes situées au sud et à l’est d’Amsterdam.

Après la constitution de ces deux sociétés, — la Société Hollandaise et la Société du Néerlandais-Rhénan, — quelques lignes secondaires furent concédées ; mais on s’aperçut vite que sans la large intervention de l’état il était impossible d’arriver à obtenir un accroissement notable du réseau. Des projets d’en semble furent soumis aux états-généraux en 1857 et en 1858 ; longuement discutés, ils ne furent approuvés qu’en 1860 et 1863. Ils reposent sur une base précise : la construction par l’état et à ses frais, l’exploitation par une compagnie privée fournissant le matériel roulant.

L’exposé des motifs qui a précédé la loi du 3 juillet 1863 contient au sujet de l’exploitation par l’état les passages ci-après : « Le gouvernement préfère que l’exploitation soit faite par des particuliers ; l’exploitation est une affaire d’industrie privée ; l’état, en l’entreprenant lui-même, sortirait de son rôle… Le zèle, la capacité des fonctionnaires publics n’obtiendront jamais de résultats comparables à ceux qui résultent des efforts de l’industrie privée ; l’intérêt direct de celle-ci amène forcément des améliorations de service, tout en réduisant les dépenses au strict nécessaire, et en retirant, par conséquent, de la ligne le produit le plus élevé. » Conformément à ce programme, l’état entreprit la construction de lignes sur quelques-unes desquelles il a été élevé des ouvrages d’art considérables et qui font le plus grand honneur aux ingénieurs néerlandais ; au fur et à mesure de leur achèvement les lignes sont remises à une société chargée de leur exploitation.

Les débuts de la Société d’exploitation ont été très pénibles, et les conditions de son contrat primitif avec l’état ont déjà dû être une première fois complètement remaniées. L’exploitation des