dépendant directement de l’empire (les lignes d’Alsace-Lorraine et du grand-duché de Luxembourg), des chemins d’état bavarois et saxons. La chancellerie impériale donnera-t-elle suite à ce vaste projet de rachat total ? Personne ne saurait le dire, et, au point de vue général du mode d’exploitation par l’état ou par les compagnies, les chiffres ci-après résument l’état des choses au commencement de chacune des années 1859,1866,1874 et 1877 :
En 1859, les états exploitent | 69 pour 100 du réseau total |
En 1866, » | 58 » |
En 1874, » | 57 » |
En 1877, » | 61 » |
L’industrie privée conserve, on le voit, une part considérable, et, comme tous les états secondaires ont aujourd’hui fait disparaître à peu près complètement les sociétés concessionnaires, c’est en Prusse que le régime des chemins de fer concédés a conservé la plus grande importance ; en 1877, il était appliqué sur 9,731 kilomètres, l’empire d’Allemagne n’en ayant que 11,590. L’état prussien exploite directement 7,886 kilomètres. Allons-nous trouver une organisation unique d’un réseau puissant et que l’on puisse opposer à l’organisation des grandes compagnies en France et en Angleterre ? Pas le moins du monde.
Les chemins d’état dépendent du ministère royal du commerce, de l’industrie et des travaux publics. L’ordonnance royale du 23 décembre 1872 a fixé les bases du fonctionnement des lignes d’état ; elles sont divisées en neuf directions royales indépendantes, savoir :
Siège de la direction | |
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Chemin de l’Est de la Prusse | Bromberg |
Chemin de la Basse-Silésie. | Berlin |
Chemin de Westphalie | Munster |
Chemin du Hanovre | Hanovre |
Chemin du Main-Weser | Cassel |
Chemin de Francfort-Bebra | Francfort |
Chemin de Nassau | Wiesbaden |
Chemin de Sarrebruck | Sarrebrück |
Chemin de Berg et Marche | Elberfeld |
Ces neuf directions royales sont secondées par vingt-sept commissions royales ayant pour mission de soulager les directions et d’activer par la décentralisation l’expédition des affaires.
Nous n’étonnerons personne en disant que des rouages si compliqués ne fonctionnent pas sans frottemens. Pour 7,886 kilomètres, il y a, en définitive, trente-cinq états-majors nombreux ; chaque fonctionnaire est peu rétribué, mais la somme totale dépensée est très considérable. Les neuf directions royales et les vingt-sept commissions royales n’ont pas à s’occuper des chemins de fer de l’empire, qui ont à Strasbourg une direction impériale dont le personnel