de pluie est, au gré des observateurs, le plus sauvage qu’on puisse imaginer. Des feuilles découpées en lanières et attachées les unes aux autres forment un manteau que retient sur les épaules un lien terminé au bout libre par une pointe en os. Le vêtement ordinaire, noué au milieu du corps et tombant aux genoux, est fabriqué avec la fibre soyeuse de la plante textile répandue dans la contrée[1] ; le tissu ressemble à une sorte de canevas plus ou moins serré. On donne au costume toute l’élégance possible avec des bordures de différentes couleurs ou des lanières de peau de chien. L’habillement des femmes, à peu près semblable à celui des hommes, est en général moins orné. En ce pays, on ne tient pas au luxe de sa maison : il y a peu de cases spacieuses, la plupart sont très petites ; les voyageurs se plaisent à les comparer à des chenils. La charpente est en bois, les murs et le toit sont façonnés avec des couches d’herbes fortement comprimées et revêtues assez ordinairement d’écorces d’arbres ; la porte est juste assez haute pour qu’un homme puisse entrer ou sortir en rampant sur les genoux. Du reste, dans ces pauvres demeures, on est parfaitement protégé contre le froid, le vent et la pluie. Des amas d’herbes sèches constituent les lits ; un trou carré sert de foyer. On a vu de quelle simplicité sont les armes et les outils des Néo-Zélandais. Comme la poterie est inconnue, l’eau se conservé dans des gourdes. A défaut de vases de métal ou d’argile, tous les alimens sont grillés ou rôtis sur des pierres exposées au feu dans des cavités souterraines comparables à des fours. Tel est le tableau de la Nouvelle-Zélande et de la vie de son peuple que nous ont livré les observations du capitaine Cook et du savant Joseph Banks.
Le 17 décembre 1769, tandis qu’au sud du mont Egmont, officiers et matelots de l’Endeavour écoutent sur le pont le délicieux ramage des oiseaux de la forêt voisine, un navire français mouille dans une baie située vers le nord[2]. Fait assez étrange : pendant un siècle et demi, aucun navigateur n’approche de la terre découverte par Tasman, et voilà que, dans le même moment, se montrent dans ses eaux les pavillons de la Grande-Bretagne et de la France ; mais ce n’est pas pour rendre un égal service au monde civilisé. Le capitaine de Surville, réputé pour ses qualités d’homme